Au jourd’hui, je trouve que c’est cool d’être différente
Au jourd’hui, je trouve que c’est cool d’être différente
Mia Andersson, 20 ans, a des crises d’épilepsie nocturne depuis l’âge de huit ans. Ses parents lui ont toujours parlé ouvertement et honnêtement de la maladie, sans chercher à la minimiser. La jeune femme leur en est aujourd’hui très reconnaissante.
„La maladie m’a rendue plus forte“, affirme Mia Andersson. Il lui arrive encore parfois d’être irritée ou en colère, surtout après une crise, mais la jeune femme a complètement accepté sa maladie. „L’épilepsie fait partie de moi.“ Mia Andersson a eu sa première crise épileptique à huit ans. Elle ne s’en souvient pas très bien. Elle était chez ses grands-parents à l’époque. Tout à coup, elle a perdu le contrôle de son corps, est tombée par terre et a été transportée à l’hôpital. C’est ainsi qu’on le lui a raconté. „Je ne savais pas exactement ce qui m’arrivait, mais je me rendais bien compte que quelque chose n’allait pas“, se souvient-elle vaguement.
“Je ne savais pas exactement ce qui m’arrivait, mais je me rendais bien compte que quelque chose n’allait pas.”

Ses parents ont été ouverts et honnêtes avec elle dès le début. „Ils ne m’ont pas traitée comme si j’étais en sucre. Je leur en suis très reconnaissante, parce que ça m’a rendue plus forte.“ La fillette a dû tester quatre ou cinq médicaments avant que l’on trouve celui qui lui convenait. Le traitement la fatiguait beaucoup, elle avait du mal à se concentrer. „Mes notes ont dégringolé“, raconte-t-elle.
Elle devait bien sûr être un peu plus prudente que les autres enfants, mais elle a néanmoins pu faire tout ce qu’elle voulait: natation, danse classique et plus tard hip-hop. Adolescente aussi, elle avait la permission de sortir et de faire ce que faisaient les jeunes de son âge. Les crises – elle en a en moyenne deux par mois aujourd’hui – ont toujours lieu la nuit. „Mes muscles se contractent, mon rythme cardiaque s’accélère“, décrit Mia. Elle n’a pas peur dans ces moments-là. Elle sait bien qu’il ne peut rien lui arriver. Elle ressent parfois encore de la colère, mais cela passe vite.
Elle gère très bien ses crises désormais. Elles sont précédées d’une aura et Mia les pressent souvent quelques jours déjà avant leur survenue. Elle ne peut pas décrire précisément comment cela fonctionne. „J’essaie alors de rester positive et de faire attention à moi.“ Au moment de la crise ou peu avant, elle doit prendre du Valium le plus rapidement possible. „Après, je suis partie, mes muscles se relâchent à nouveau.“ Mais le puissant médicament la fatigue beaucoup et la laisse épuisée. Après une crise, elle est généralement confrontée pendant deux à trois jours à des effets secondaires: elle est nauséeuse, a des vertiges, des maux de tête et de ventre. Ça la préoccupe un peu pour l’avenir.
„J’espère trouver un employeur tolérant, qui comprenne la situation“, explique la jeune femme. Elle a effectué un stage commercial en informatique après avoir obtenu sa maturité. C’est également dans l’informatique/la conception de sites web qu’elle aimerait poursuivre sa formation. Pour l’instant, elle est à la recherche d’un emploi.
“J’espère trouver un employeur tolérant, qui comprenne la situation.”

Mia Andersson est ambitieuse. Un trait de caractère qui l’a aussi servie à l’école primaire. „Mes enseignants disaient qu’il vaudrait mieux que j’opte pour l’école générale“, se souvient-elle. Mais Mia voulait absolument entrer à l’école secondaire. Avec le soutien de ses parents, elle y est parvenue et est „même devenue l’une des meilleures élèves“, dit-elle en souriant.
Ses parents lui ont très tôt appris à être indépendante. „Je sais que ma famille est là si j’ai besoin d’elle, mais je préfère réussir par mes propres moyens. Le jour où je déménagerai, il faudra bien que je me débrouille seule aussi.“
“Je sais que ma famille est là si j’ai besoin d’elle, mais je préfère réussir par mes propres moyens. Le jour où je déménagerai, il faudra bien que je me débrouille seule aussi.”

Après l’école secondaire, Mia ne se sentait pas encore prête à affronter le monde du travail. Elle a donc obtenu un diplôme de l’école moyenne d’économie du canton de Zoug. Trois ans d’école, un an de stage. La maladie ne l’a pas beaucoup entravée dans son enfance et sur le plan scolaire. „Il n’y a que lors des camps que l’un de mes parents devait m’accompagner“, raconte-t-elle. C’était parfois un peu gênant. Mais ses camarades de classe ne se sont jamais moqués d’elle ni ne l’ont humiliée. „Plus jeune, il m’arrivait d’être triste parce que j’avais le sentiment d’être bizarre. Mais aujourd’hui, je trouve que c’est cool d’être différente.“ Mia Andersson a besoin de plus de sommeil que d’autres de son âge. „Mais je ne me prive pas.“
La jeune femme est très satisfaite de sa vie, la maladie fait partie d’elle. C’est une grande fan de pop coréenne et elle fait partie d’un groupe de danse K‑pop. Elle aimerait essayer de vivre sans médicaments dans un futur proche. „Je n’ai pas peur de l’avenir. Je prendrai les choses comme elles viennent“, dit la jeune femme, toujours pleine de bonne humeur et optimiste.